26 AOÛT 1941

MESSAGE

AUX

PRISONNIERS LIBÉRÉS

 

MES CHERS AMIS

Le problème des prisonniers de guerre posait et se pose dans des conditions douloureuses et difficiles. Bien que la paix ne soit pas signée, le Chancelier Hitler n'a pas voulu, et je l'en remercie, que les hommes les plus douloureusement éprouvés, les plus chargés de famille, les anciens combattants de la guerre mondiale ou les catégories les plus essentielles à la reprise de la vie économique du pays, restent en captivité.

Vous êtes donc libérés.

La France vous attendait; vous l'avez retrouvée, différente sans doute de l'image que vous vous en faisiez. Ne cédez pas à un mouvement de découragement; ne vous laissez pas surtout surprendre par les propagandes adverses qui s'abattent sur notre pays.

Il ne s'agit pas pour vous d'être pour ou contre quelqu'un; il s'agit d'être simplement et uniquement Français, de penser Français, de parler Français. Ce n'est qu'à cette condition que vous vous sauverez et que vous nous sauverez.

Votre rôle, d'ailleurs, n'est pas terminé. Après quelques jours de repos, vous allez reprendre l'outil, l'outil professionnel comme l'outil national. Maniez-le avec intelligence et avec force.

Vous m'avez suivi et vous m'avez fait confiance lorsque vous étiez en Allemagne. Vous me devez aujourd'hui votre concours et
votre travail.

Vous me devez mieux encore: c'est sur vous que je compte pour être l'aile marchante Xe du grand mouvement de redressement national, le véritable ciment de cette unité française que j'ai le devoir,de maintenir.

Dans vos camps, vous avez pu, au milieu à de rudes épreuves, accumuler, dans la pureté de vos âmes, un merveilleux capital humainfaites-lui rendre ses fruits.

Le temps de votre captivité n'aura pas été perdu.

Donc, mes amis, au travail, j'ai confiance en vous.

(Message enregistré à Vichy et diffusé à Compiègne le 26 août 1941.)