Allocution

du 10 août 1943


Je n'ai pas la prétention de répondre à un discours aussi nourri que celui de votre président en quelques mots. je n'ai pas eu le loisir de préparer une réponse écrite, n'ayant pas beaucoup de temps. Vous m'excuserez de ne pas prendre la suite des questions qui sont posées par M. Lachal et de ne pas y répondre comme je le voudrais.

Je prends la dernière question, c'est le découragement de la Légion. Vous croyez que je n'ai pas quelquefois des heures de découragement ? je subis plus que je ne dirige. je mérite votre considération et votre appui. Vos difficultés ne sont pas insurmontables. Votre rôle n'est pas de dominer le pays, de l'obliger à accepter toutes les idées sans discussion, si la discussion vous entraîne quelquefois dans des limites que vous n'aviez pas prévues.

On pose tous les jours des questions, l'autorité occupante me pose des questions tous les jours et vous savez dans quel sens. je discute tout le temps. je ne dis pas: «Je vais donner ma démission»; j'ai promis de rester àvec vous, je resterai à mon poste.* Je discuterai pied à pied, mais je ne m'arrêterai pas. Cela se terminera peut-être de façon tragique,pénible, mais je reste à mon poste. Avec mon exemple, vous pourrez peut-être de votre côté faire quelques concessions. Nous sommes obligés de tenir compte de la situation dans laquelle nous nous trouvons par rapport à l'occupant. Si on n'accepte pas les demandes de l'occupant, la situation sera beaucoup plus pénible pour toute la France. je voudrais qu'elle ne soit pas pénible pour tous les Français.

Je cherche à obtenir l'unité de la France. Nous approchons de la fin de la guerre ou du moins de la fin des hostilités. Il faudra bien parler. Si tous les Français ne sont pas unis, ne sont pas d'accord, comment voulez-vous que nous puissions défendre nos affaires ? Ce sera difficile. Par conséquent, il faut garder l'unité de la France. Si nous ne gardons pas l'unité de la France, nous serons pillés par tous nos voisins; tous nos voisins essaierons de nous piller.

La première chose que j'envisage, c'est l'unité de la France; il faut qu'elle marche avec tous ceux qui défendront ses intérêts au moment de l'armistice.

Ceci, je veux l'obtenir pour la France. Il faut que dans vos secteurs et vos départements, vous arriviez à aplanir les difficultés pour les faire accepter par la population.

On avait laissé entendre que les hommes de la Légion auraient de l'autorité, je suis intervenu pour dire qu'on avait exagéré. J'entends que la Légion ait de l'autorité par l'exemple et non par les faits. je reconnais d'ailleurs que mon conseil a été suivi.

Les oeuvres de bienfaisance que vous avez créées sont magnifiques et ont leur répercussion; vous vous êtes dépenses d'une façon extraordinaire pour arriver à ces résultats. Si vous