À mon appel, les légionnaires se sont levés en septembre 1940, pour offrir au redressement de la France, l'appui des générations du feu. Forts de la confiance que je leur ai témoignée, ils ont été les serviteurs du bien public et les propagandistes de ma doctrine. je les en remercie.
Aujourd'hui, les troubles et le désordre qui affectent notre malheureux pays retentissent gravement sur la Légion. Le découragement la gagne. Elle a l'impression d'être inutile. Mais c'est l'avenir que je prépare.
Les conséquences de la guerre n'ont pas permis de donner un plein effet aux grandes réformes que j'ai promulguées. Le régime actuel, en raison des circonstances, ne peut préfigurer celui que je veux instaurer et qui permettra aux libertés qui nous sont chères, de s'épanouir harmonieusement. À la poursuite de ce but, je demeure le guide de la Légion et son chef.
Placée sous mes ordres, distincte de tous autres mouvements quels qu'ils soient, elle conserve la double mission que je lui ai assignée: ramener une atmosphère d'apaisement et d'union par une action sociale toujours intensifiée en faveur des prisonniers et de tous les Français dans le malheur; par une étude approfondie de mes messages, propager et féconder la doctrine qui en découle.
Ainsi, la Légion préparera un climat favorable à la résurrection nationale par la réconciliation de tous les Français qui n'ont en vue que le salut de la France.
Que, s'abstenant de toute ingérence dans les problèmes du seul gouvernement, les légionnaires conservent, au milieu des événements tragiques qui nous dominent, une attitude purement française. Qu'ils reprennent confiance. Qu'ils restent mes soldats. Ils trouveront naturellement leur place dans l'élite qui rendra à la France de demain sa prospérité et sa grandeur.