Message

du 28 avril 1944

 

Parisiens,

je suis encore ému de votre accueil de mardi dernier.

La chaleur de cet accueil n'a pu me distraire de la tristesse qui m'étreignait et qui a pesé sur moi toute la journée.

je garde l'image de votre ville en deuil, des ruines accumulées, des morts, des blessés.

je garde aussi l'impression d'une population digne et stoïque dans l'épreuve.

J'ai visité des hôpitaux, j'ai admiré le zèle, le dévouement des médecins, des infirmières.* Ils donnent un magnifique exemple de cette solidarité que je veux voir se développer chez les Français. En les élevant au-dessus d'euxmêmes, le malheur les rendra meilleurs.

Pour moi, j'ai puisé à votre contact une force plus grande pour poursuivre ma tâche, une foi plus inébranlable dans les destinées de la patrie.

Parisiens, je vous remercie.