Allocution

du 27 mai 1944


Mes amis,

Je suis venu à Épinal spécialement pour vous voir. On m avait parlé de la cruelle situation dans laquelle vous vous trouviez. Évidemment, je ne suis pas venu ici directement, j'ai voulu envelopper dans un voyage préliminaire pour avoir quelques renseignements sur ce qui s'était passé dans la région.

Mais maintenant, je suis convaincu, j'en ai vu assez, je suis écoeuré, n'est-ce pas, des... contre les gens qui ont apporté ici de tels sacrifices. Il ne faut cependant désespérer de rien.

Vous aurez des amis, des amis d'Épinal, n'est-ce pas, qui vous aideront, qui vont former un groupe, un groupe de secours, secours moral et secours matériel.

Et j'emporte d'ici une image qui ne m'abandonnera pas, à laquelle le penserai indéfiniment.

En outre, je me tiendrai au courant de ce qui se passe. chez vous. je me mets à la disposition de votre préfet, du maire, pour qu'ils continuent à m'intéresser au redressement de cette viIle.

Je la suivrai attentivement, au jour le jour. Par conséquent, j'invite les autorités à user de moi pour essayer de vous remettre à flot. Maintenant, une question se pose : est-ce qu'on pourra reconstruire toute la ville sur les mêmes emplacements ? C'est une question qui me dépasse et dont je n'ai pas à m'occuper. Mais enfin, tout ce qui pourra être utile, tout ce qui pourra vous aider, eh bien , vous pouvez compter sur moi. je le ferai dans la limite de mes moyens.

Je pars attristé malgré tout. je vous ai vus cependant si confiants, m'accueillant même avec des sourires, que vraiment des sourires dans la détresse... c'est vraiment impressionnant.

Mes amis, je ne peux pas vous en dire davantage, je suis moi-même très ému.

Au revoir mes amis.