Est il trop tard pour évoquer cette affaire qui s'est produite il y a deux mois au moment où allait paraître notre précédent bulletin ? Angoissés pendant 48 heures, ignorant quels étaient les auteurs et les mobiles de cet acte, les Anciens de 1914"18 et de Verdun ont été dans leur grande majorité, profondément inquiets et troublés.
Ce geste fut insolite dans ce qu'il eut forcément de clandestin, mais par le motif, par le respect du cercueil, il ne fut pas une profanation comme l'ont écrit certains.
Mais ce trouble est devenu émotion après la déclaration de celui qui en revendiquait la responsabilité; il s'agissait pour lui: " d'une question d'honneur et d'un acte de foi... " Ainsi cet homme, appartenant à une génération plus jeune que la nôtre, qui n'a rien connu de l'époque héroïque de Verdun et presque rien de celle tragique de 1940, entendait réaliser le voeu de notre Chef,
Leçon peut être pour les aines, qui . n'ont pas su imposer leur désir au gouvernement.
Des Profanations de cercueils, hélas, on en trouve dans notre histoire: la Révolution a dispersé dans la Seine les ossements de nos Rois.
Cet acte mérite encore moins le qualificatif "d'odieux" employé par M. Pierre Messmer. Non, l'odieux&c'est d'avoir laissé mourir ce vieillard sauveur du pays, dans un cul de fosse, à petit feu, pendant six ans et de lui avoir refusé jusqu'à ce jour la sépulture qu'il demandait.
Pour l'heure, les morts de Douaumont attendent toujours leur Chef et ne comprennent pas que ce voeu soit encore en instance.
Et nous avons toute raison de croire que si Hubert Massol et ses amis avaient atteint leur but, ces morts au fond de leur tombeau eussent murmuré: "Bravo et merci".