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Inauguration de l'Ossuaire de Douaumont le 18.09.1927 sous la présidence du maréchal Pétain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le maréchal Pétain vient d'attérrir à Rabat, le 17 juillet 1925 pour une mission d'information et d'inspection au moment de la très dure campagne du RIF. Il est accueilli par le maréchal Lyautey.

 

 

 

 

Le discours de Pétain sous la coupole de l'académie française Philippe Pétain

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pétain et Franco



La carrière du maréchal Pétain depuis la fin de la première guerre mondiale jusqu'au début de la seconde est jalonnée par des noms de villes où il vécut plus ou moins longtemps pour des raisons soit privées comme Paris, Villeneuve-Loubet, soit officielles comme la capitale, Metz, Rabat et Meknés au Maroc, New York aux Etats-Unis, Belgrade en Yougoslavie, Varsovie en Pologne, Burgos, Saint-Sébastien, Madrid en Espagne, Port-Joinville (Ile d'Yeu), trente ans avant d'y revenir prisonnier et d'y mourir !


Dans l'immédiat après-guerre, quatre dates marquent l'existence de Philippe Pétain : 11 novembre 1918, 8 décembre 1918, 28 juin 1919 et 14 juillet 1919. L'armistice mettant fin à la première guerre mondiale est signé en forêt de Compiègne, à Rethondes, le 11 novembre 1918 : le général Pétain (promu Maréchal par décret du 19 novembre) manifeste sa déception et son amertume à la pensée que la cessation des hostilités empêche les armées alliées de pénétrer en territoire allemand pour obtenir une victoire complète.
Le 8 décembre 1918, à Metz, en terre lorraine, Philippe Pétain reçoit le bâton de Maréchal de France que lui remet le président de la République Raymond Poincaré, en présence du président du Conseil, Georges Clemenceau, et des chefs militaires alliés ; cette dignité honore le chef qui a conduit les armées françaises à la victoire.


Le 28 juin 1919, est signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles le traité de paix qui porte en germe le déclenchement, vingt ans plus tard, du second conflit mondial.
Le 14 juillet 1919, a lieu sur les Champs-Elysées à Paris, le défilé au cours duquel sont ovationnés les soldats vainqueurs avec, à leur tête, les maréchaux Joffre, Foch et Pétain.
Le 14 septembre 1920, Philippe Pétain épouse, à la mairie du septième arrondissement à Paris, Eugénie Hardon. Leur différence d'âge de quelque vingt ans avait été la raison invoquée par la famille de la jeune fille quand, en 1901, le futur maréchal avait présenté sa demande en mariage. Eugénie Hardon avait alors épousé François de Hérain dont elle avait eu un fils, Pierre, et dont elle avait divorcé en 1914. Les époux s'installent dans leur appartement parisien du square de Latour-Maubourg. En février 1920, le Maréchal avait acquis à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) une propriété "L'Ermitage". Dans ce lieu, il espère pouvoir un jour, tel Cincinnatus, se reposer en labourant son jardin. Paul Valéry, qui lui rendra visite, écrit : "il possède une belle campagne sur la hauteur. J'avoue que je fus très étonné, certain jour d'automne, de le voir très affairé, dirigeant, comme il sait diriger, les opérations de la vendange. Il faisait son vin, comme toute chose qu'il faisait, avec scrupule et le plus grand soin". Dans une lettre qu'il adresse en 1934 à son neveu Omer, Pétain exprime son attachement à ces travaux de la terre : "J'ai fait quelques essais à l'Ermitage qui ont assez bien réussi ; j'ai fait du vin, de la volaille, des légumes, des fruits, de l'huile d'olive, etc."

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Par décret du 23 janvier 1920, il est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre (C.S.G.), et maintenu, de ce fait, au poste de Commandant en chef, en cas de nouveau conflit. L'état-major général de l'armée est placé sous son autorité, et le chef d'état-major général lui est adjoint. Un décret du 18 février 1922 le nomme, en outre, Inspecteur général de l'armée. A ce titre, il est membre du Conseil supérieur de la défense nationale (C.S.D.N.), avec voix consultative.


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En 1921, Philippe Pétain fait une visite officielle à l'Ile d'Yeu et séjourne dans la propriété de Gabriel Guist'hau (qui fut ministre de la Marine), les " Simounelles " à Port-Joinville, qui fait face à la maison où il mourra prisonnier trente ans plus tard !


Au Maroc, en 1924, les tribus se soulèvent aux ordres d'Abd el-Krim. Le maréchal Lyautey, Résident général, fait part au gouvernement de la gravité de la situation. En 1925, le président du Conseil, Paul Painlevé, demande à Philippe Pétain de se rendre sur place ; celui-ci, à son arrivée, réclame des renforts pour réduire la dissidence et dirige directement les opérations militaires qui s'achèveront en mai 1926 par la soumission d'Abd el-Krim.

Un conflit d'attribution Lyautey-Pétain avait été inévitable. Cependant, un dossier comportant huit lettres de Lyautey à Pétain, publié dans un recueil de " Documents pour l'Histoire " (Editions de Sauvebonne), sous la signature du général René Laure, montre, ainsi que les lettres du général Emile Laure à son épouse, la réalité des relations entre les deux maréchaux. Réalité fort différente de la légende. On sait qu'en 1933 Lyautey confiera à Pétain : " Monsieur le Maréchal, entre nous, n'est-ce pas, il y a d'abord la France. " Et lors des obsèques, en 1934, de l'illustre Africain, Pétain lui rendra le plus vibrant des hommages : " Sur la tombe de ce grand Français, je souhaite que l'union devienne la loi de notre grand peuple. A l'heure où celui-ci a tant besoin de quiétude pour panser ses plaies et préparer l'avenir, je souhaite qu'une seule âme domine toutes les autres, comme elle a dominé celle de Lyautey : l'âme de la France. "


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Le 22 janvier 1931, l'Académie française accueille en son sein Philippe Pétain au fauteuil du maréchal Foch (mort en 1929) ; il a été élu le 20 juin 1929 et avait été reçu à l'Académie des sciences morales et politiques en juillet 1919. Il a pris soin, dans son éloge de Foch, de soumettre le texte de son discours de réception au général Weygand. Paul Valéry lui répond entre autres par ces mots : " Vos actes sont parlants, vos paroles sont actes ; vous êtes celui d'entre nos chefs qui, parti devant six mille hommes pour la guerre, l'avez achevée à la tête de trois millions de combattants. "


Le 9 février 1931, le maréchal Pétain est nommé Inspecteur général de la défense aérienne du territoire, après avoir transmis au général Weygand les fonctions qu'il occupait jusque-là de vice-président du Conseil supérieur de la guerre et d'Inspecteur général de l'armée.
En octobre 1931, le Maréchal, représentant la France, se rend aux Etats-Unis pour célébrer le cent cinquantième anniversaire de la victoire de Yorktown (Virginie) sur les Anglais, prélude à l'indépendance américaine. Il prononce, le 24 octobre, un grand discours à New York, célébrant l'amitié franco-américaine.
Il assiste, en 1934, à Belgrade, aux obsèques du roi Alexandre de Yougoslavie, assassiné à Marseille et il représente également la France, en 1935, à Varsovie, aux funérailles du maréchal Pilsudski, chef de l'Etat polonais, au cours desquelles il rencontre le maréchal Goering, représentant l'Allemagne, que des événements tragiques pour la France lui donneront l'occasion de revoir six ans après !
Suite à la révélation de divers scandales, les Anciens Combattants manifestent place de la Concorde à Paris, le 6 février 1934. Les affrontements avec les forces de l'ordre se soldent par une vingtaine de morts et de nombreux blessés. L'ancien président de la République, Gaston Doumergue, est nommé président du Conseil : il fait entrer dans son gouvernement le maréchal Pétain en tant que ministre de la Guerre. Pendant son ministère, qui ne dure que quelques mois, Philippe Pétain, entre autres mesures, fait voter l'augmentation de certains crédits, malgré l'opposition de la gauche. Il s'efforce de coordonner l'action des ministères de la Guerre, de la Marine et de l'Air (ministère nouvellement créé), et porte tous ses efforts au redressement du moral de l'armée et de la nation en combattant la propagande anti-militariste et l'objection de conscience.


Le 6 avril 1935, le maréchal Pétain remet à l'Ecole supérieure de guerre la Légion d'Honneur. A cette occasion, il prononce un discours dont le proche avenir va montrer la portée stratégique :
" Il est nécessaire de tenir le plus grand compte des perspectives ouvertes par l'engin blindé et par l'avion. L'automobile, grâce à la chenille et à la cuirasse, met la vitesse au service de la puissance... l'avion fait éclater le cadre de la bataille et modifie les conditions de l'action stratégique. "


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En vue d'unifier les forces armées de la France, il est créé, en 1936, un " Comité permanent de la défense nationale " qui se réunira jusqu'en 1939 ; le maréchal Pétain assiste régulièrement à ses séances. Il ne cesse de rappeler la nécessité, en temps de guerre, d'un commandement unique : " L'Air doit soit collaborer avec les autres armes, soit agir isolément pour porter la guerre chez l'ennemi ; cependant, les actions des trois armes doivent être coordonnées et il faudra, par conséquent, un commandement unique... Je ne demande pas un chef unique pendant la paix, mais pendant la guerre... "


Le 2 mars 1939, le maréchal Pétain est nommé ambassadeur en Espagne où la guerre civile oppose, depuis 1936, les républicains du " Frente Popular " aux nationalistes du général Franco. Cette lutte fratricide se termine par la prise de Madrid, le 28 mars, par les nationalistes. Philippe Pétain a présenté ses lettres de créance au général Franco le 20 mars, à Burgos : il a été nommé à ce poste pour normaliser et améliorer les relations entre la France et l'Espagne.


Pendant l'accomplissement de sa mission, la France, dans le sillage de la Grande-Bretagne, déclare la guerre à l'Allemagne (3 septembre 1939) qui vient d'attaquer la Pologne.
De Burgos, le maréchal Pétain s'installe à Saint-Sébastien et enfin à Madrid en novembre. Il réussit pleinement sa mission, dans la mesure où l'Espagne récupère son or déposé à la Banque de France et reste neutre dans le conflit qui vient d'éclater.
Devant l'aggravation de la situation militaire, Paul Reynaud, président du Conseil, décide de faire appel au maréchal Pétain et au général Weygand. Le 16 mai, un télégramme est adressé au Maréchal lui enjoignant de rentrer en France, où Paul Reynaud lui propose la vice-présidence du Conseil. La situation des armées françaises et alliées ne lui permet pas de refuser cette charge qui constitue le premier acte de son sacrifice.


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Pétain Lyautey