PRIMUM VIVERE
Vivre avant tout.
Oui. Et pour vivre, se nourrir.
Entretenir la machine humaine, l'aider à gravir la rude et longue côte du redressement national.
Se nourrir?
C'est poser le problème complexe et difficile du ravitaillement.
Examiner ce problème n'est pas le résoudre, mais c'est éclairer les esprits et leur permettre d'apporter à l'Suvre gouvernementale le concours intelligent et patient de chacun. Nous allons donc essayer brièvement de faire ici l'exposé de la question.
I - LE RAVITAILLEMENT
La production alimentaire de la France a été réduite de moitié par la guerre et l'invasion.
Ce qu'il en reste ne possède que des moyens d'exploitation réduits.
Et, pour permettre à la disposition des consommateurs ce qui est produit avec peine, l'on se heurte à mille difficultés issues de la déficience des moyens de transports.
Par voie de conséquence, dès qu'un produit devient rare, il a tendance à se vendre à un prix plus élevé, et les clients, dont les revenus ou salaires ont. plutôt diminué qu'augmenté, ne peuvent s'approvisionner selon leurs besoins.
Dans de telles conditions, prétendre laisser libre l'approvisionnement était une iniquité dont les bénéficiaires eussent été une minorité fortunée au détriment de millions de Français que la guerre a privés de leur gagne-pain.
Voilà pourquoi le problème du ravitaillement est devenu pratiquement celui du rationnement.
C'est un problème :
d'organisation
de production
de répartition
de discipline.
ORGANISATION
Dans un pays riche, possédant un empire colonial aux ressources multiples, une flotte commerciale rapide et bien équipée; possédant assez de devises pour acheter sur les marchés étrangers ce que sa production naturelle ne lui assurait pas, le rationnement ne se justifiait pas et son organisation n'était pas envisagée.
Les misères des temps présents nous y ont amenés.
C'est dire que tout était à faire dans ce domaine.
Après un indispensable inventaire des ressources et des besoins, l'organisation initiale se constitua donc dans le cadre des départements.
Chacun d'eux, sous la direction de groupements d'achats, ayant pour mission d'inventorier, de bloquer et de répartir les ressources de la région, eut à assurer la subsistance de ses ressortissants.
Cette méthode avait l'avantage de réduire au minimum et la manutention et surtout les transports.
Mais tel département, riche en céréales, ne possède que peu de bétail. Il a donc fallu créer une organisation à l'échelon national pour la répartition de certains produits, tels que les pommes de terre, la viande, le poisson, le sucre, etc.
Ce principe admis et appliqué, il fallut réviser la production.
LA PRODUCTION
Les sources de production étant considérablement réduites, il convenait d'aménager celles en notre possession et de les amener à un rendement intensif;
D'où les contrats de culture;
D'où l'obligation faite aux producteurs de livrer toute leur récolte;
D'où le devoir imposé à chacun de ne faire entrer dans l'alimentation du bétail que ce qui ne peut être consommé par les individus. Ces mesures peuvent paraître draconiennes.
Elles s'imposaient.
Que l'on considère que nous avons à entretenir l'armée d'occupation;
Que l'on sache que le blocus paralyse toute importation;
Et qu'on se souvienne enfin que les quatre cinquièmes de la production en blé, pommes de terre et sucre sont en. zone occupée.
Au surplus voici quelques chiffres :
En 1938.
La France a consommé :
15. 000. 000 t. de pommes de terre;
1.100. 000 t. de sucre;
86. 000 t. de café;
1.660. 000 t. de viande;
En 1941.
Les ressources de la France sont
5.000.000 t de pommes de terre
400.000 t. de sucre
33.000 t. de café
847.000 t. de viande.
Est-il besoin de commenter ces chiffres?
REPARTITION
L'insuffisance générale des produits alimentaires, leur inégale production sur l'étendue du territoire administré ont engendré la carte de rationnement.
LA CARTE DE RATIONNEMENT
Son but : assurer à chacun la satisfaction de ses besoins essentiels en fonction des nécessités collectives.
Mais des exceptions ont été prévues:
Pour les malades qui, sur ordonnances médicales, peuvent obtenir l'augmentation de certaines rations;
Qui, sur ordonnances toujours, peuvent obtenir l'échange de certaines cartes qu'un régime alimentaire rend inutilisables, contre d'autres denrées;
Pour les femmes enceintes, sur présentation d'un certificat médical;
Pour certaines catégories de travailleurs, sur simple déclaration, les rations journalières sont majorées.
C'EST UN PROBLÈME DE DISCIPLINE
De telles restrictions ne nous sont imposées que par les circonstances.
De ce fait, l'Suvre du gouvernement en est rendue plus difficile. Il appartient donc à chacun de se soumettre sans maugréer. Au contraire, il faut que chacun ayant pris conscience du malheur qui nous accable, s'efforce de travailler au renouveau de notre pays.
Il faut que chacun se restreigne.
Il faut que, renonçant aux avantages que leur confère leur situation de fortune, les gens aisés refusent de favoriser la vente en sous-main.
Tous les produits vendus sur le " marché noir " sont autant de produits perdus pour le pays. Quiconque y participe, manque à son devoir de Français et retarde le redressement de la France.
Vivre? Oui.
Mais nous en connaissons les conditions. Que chacun s'y soumette, car tous les Français, riches ou pauvres, ont le droit de vivre.
II - LA TERRE DE FRANCE
Le Paysan français a été assez longtemps
à la peine, qu'il soit aujourd'hui à l'honneur.
(Maréchal Pétain.)
Nous venons d'esquisser rapidement le problème de la production.
C'est un surcroît de travail pour les paysans.
Ce sont des contraintes nouvelles. Mais il ne faut pas que les sacrifices soient toujours du même côté.
IL FAUT AIDER LE PAYSAN
" En lui attribuant la place qui lui revient dans la communauté nationale." ( Maréchal PETAIN.)
COMMENT?
En protégeant l'exploitation familiale par la création d'une mission de restauration paysanne (Loi du 20 août 1940);
En encourageant les jeunes paysans à rester fidèles à leurs champs (contrat de salaire différé);
En aménageant l'habitat rural;
En dotant les campagnes d'installations sanitaires (Loi du 21 novembre 1940);
En aidant la remise en état des, bâtiments délabrés (Loi du 17 avril 1941)
En accordant de larges crédits pour la réorganisation des exploitations endommagées par la guerre (Loi du 28 juillet 1940).
En étendant aux travailleurs agricoles le bénéfice des allocations familiales et de la retraite des vieux travailleurs.
IL FAUT FAVORISER LE TRAVAIL DE LA TERRE
Des lois nombreuses s'y appliquent, mettant à la disposition de l'agriculteur les moyens dont il peut avoir besoin.
En personnel,
En matériel.
LA VENTE DES PRODUITS AGRICOLES
Doit être protégée, et ne plus connaître les à-coups des dernières années.
La loi du 12 septembre 1940 veille à assurer au producteur une rémunération équitable et constante.
Dans le même sens, la loi du 13 août protège les produits forestiers, les olives, les vins de champagne, le commerce des chevaux et mulets; tous les produits agricoles ont fait l'objet de semblables mesures.
III - LE RETOUR A LA TERRE
POURQUOI ?
Parce que beaucoup de Français, sur la foi des idées nouvelles pompeusement dénommées le progrès, avaient au travail de la terre préféré le mensonge de la ville.
Ils sont partis, croyant se libérer.
Nous entendons les critiques.
Tout cela, nous dira-t-on, est très beau, sur le papier, mais où en est-on des réalisations?
Paysans, quand vous semez votre blé le lundi, le récoltez-vous le mardi?
Le gouvernement du Maréchal a semé lui aussi, il a semé dans une terre abandonnée.
Laissez au grain le temps de germer et de pousser son épi.
Ayez la foi.
Et si parfois l'on se trompe, si parfois vos intérêts sont lésés, si parfois, plus qu'à d'autres, on vous demande des sacrifices, attendez avec confiance. Dans un régime où seul l'intérêt du pays commande, il n'est pas d'erreur qui ne se rectifie.
Dans le cadre de votre corporation vous avez le moyen de signaler les torts qui pourraient vous frapper, vous avez le moyen de les faire réparer.
IV - LA PRODUCTION INDUSTRIELLE
ET LE TRAVAIL
Dans l'organisation de la production industrielle, plus que partout ailleurs, il a fallu témoigner d'une autorité accrue. Depuis des années, sous couvert de libéralisme, l'on en était arrivé à négliger complètement le contrôle de l'économie du pays.
Et du libéralisme nous étions passés à la tyrannie la plus dissolvante parce qu'elle ne servait que quelques intérêts coalisés.
Les trusts avaient accaparé les matières premières à leur profit;
Ils faisaient la pluie et le beau temps sur le marché;
Ruinaient quiconque s'opposait à leur loi;
Etablissaient les barrages les plus sévères devant toute découverte ou toute réalisation menaçant leurs intérêts. Les réformes qui s'imposaient devaient être d'ordre social et d'ordre économique.
D'ordre social, car elles établissaient le principe d'une discipline économique et supposaient une adhésion confiante de tous.
D'ordre économique, car ces principes étant posés, il convenait de mettre en harmonie l'esprit et les méthodes.
La loi du 16 août 194o en créant les Comités d'organisation professionnelle ne s'est pas proposée autre chose :
Organiser la répartition des matières premières;
Discipliner la production ;
Aménager la distribution.
Patrons, ouvriers, commerçants et artisans sont intégrés dans l'organisation nouvelle.
Ce n'est pas de la démagogie.
Non.
C'est la reconnaissance des facteurs de l'activité nationale, à quelque échelon qu'ils soient.
C'est le souci de les faire participer aux responsabilités dans une oeuvre d'entente où, jusqu'ici, ils n'étaient qu'intermédiaires dociles ou éléments négligés.
Ainsi, ces comités seront les mandataires du bien public. Ils aideront le patronat sans être en rien à son service, ils veilleront à la répartition des matières premières aux artisans et constitueront l'articulation naturelle entre la production et la consommation.
Les méthodes anarchiques d'hier, les circonstances exceptionnelles de la période que nous vivons et la nécessité impérieuse des réformes entreprises, imposaient pour leur application une autorité sans défaillance.
Ce contrôle de tous les instants n'est donc qu'une méthode de transition ,qui permettra d'affirmer cet esprit nouveau et, en même, temps de dominer les difficultés actuelles.
Demain, dans une France où la paix sera revenue, la situation s'étant améliorée, les disciplines sociales se substitueront heureusement aux contraintes économiques.
Mais un tel plan suppose du travail pour chacun, et à chacun son travail.
En est-il ainsi?
Non.
V. LE CHOMAGE
CAUSES LOINTAINES ET IMMÉDIATES
On a fourni sur la question quantité d'explications. De nombreux plaidoyers ont été prononcés, étudiant les raisons du chômage, commentant sa progression constante, s'intéressant généreusement au sort des malheureux qui en étaient les victimes.
Mais à quoi tout ce fatras de discours nous a-t-il menés?
A l'allocation de chômage pour les sans-travail.
Et c'est tout.
La guerre est venue.
La défaite l'a suivie.
Le mal s'est aggravé
Par la destruction des usines;
Par le manque de matières premières;
Par l'orientation nouvelle de l'industrie jusqu'alors consacrée, en grande partie, à la Défense nationale.
QUE FAIRE ?
Limiter le mal dans ses dégâts par l'allocation de chômage est bien. Le guérir en donnant du travail aux chômeurs est mieux.
Soyons donc réalistes.
Connaissant les causes de cette plaie, voyons ce que le gouvernement du Maréchal a fait pour y remédier.
RÉPARTITION DU TRAVAIL
A l'heure où de nombreux Français avaient dû abandonner leur foyer, quand d'autres l'avaient retrouvé détruit, quand beaucoup avaient perdu l'emploi qui les faisait vivre eux et leur famille, il n'était pas humain que d'autres Français moins éprouvés pussent continuer à travailler normalement.
Unis dans le malheur, la France et les Français s'organisent et s'entraident. C'est pourquoi, afin que le plus grand nombre d'ouvriers soit occupé, le gouvernement du Maréchal a conseillé et autorisé la réduction du travail à 30 heures par semaine, étant entendu que cette diminution horaire serait compensée par une augmentation du personnel.
LES CUMULS D'EMPLOIS
Dans ce même esprit, quiconque exerce une profession rémunérée ne pourra effectuer des travaux rétribués au delà de la durée maximum de travail.
LE PLACEMENT DES TRAVAILLEURS
Des offices de placement existaient depuis longtemps, mais combien de travailleurs en ont obtenu l'emploi correspondant à leurs aptitudes?
Peu.
La raison en est simple. Plus qu'à, rechercher la diminution du nombre des sans-travail, ils s'appliquaient à les totaliser, ils faisaient des statistiques.
Assez de paperasses.
Dorénavant les offices de placement prospecteront leur région.
Les chefs d'industrie et les petits patrons leur indiqueront leurs besoins en personnel. Ils seront, selon le mot de M. Belin, " des commis-voyageurs qui iront chercher du travail "
LIMITATION DE LA MAIN-D'OEUVRE ÉTRANGÈRE
Elle était réglementée dans les années précédentes. Les circonstances consécutives à l'état de guerre en avaient fait abroger la limitation.
La loi du 27 août I94o remet en vigueur les dispositions antérieures et prescrit les enquêtes nécessaires auprès des organismes du travail.
ÉQUIPEMENT ET RECONSTRUCTION
Nous abordons là un des moyens les plus efficaces, car il intéresse presque toutes les corporations. Il permet aussi d'employer ceux qui constituent le gros des troupes des sans-travail : le bâtiment et la métallurgie.
QUE SONT ET QUE SERONT CES TRAVAUX?
Les secrétariats d'Etat aux communications et au travail, le secrétariat général au chômage, après avoir dressé l'inventaire des besoins et des moyens, ont uni leurs efforts pour la réalisation de ce programme.
RECONSTRUIRE
2.500 ponts et ouvrages d'art;
300.000 immeubles détruits ou endommagés ;
5.200 kilomètres de voies navigables inutilisables; les relations postales, télégraphiques, routières et ferroviaires en grande partie paralysées.
C'est le premier bilan de la guerre.
En dépit des difficultés issues de l'absence de matériaux, de personnel et de moyens de transport, les reconstructions se poursuivent.
Près de 2.000 ponts ont été rendus à. la circulation (à titre provisoire ou définitif) ;
5.000 kilomètres de voies navigables, soit la presque totalité, sont utilisables;
Des immeubles s'élèvent à nouveau des ruines.
Mais, ce n'est pas suffisant.
Il faut équiper la France.
La loi du 5 octobre 1940 prévoit :
La suppression des passages à niveau;
L'amélioration des grands, itinéraires routiers,
L'aménagement des ports;
L'électrification de plusieurs lignes de la S. N. C. F.
D'autres travaux sont en cours
Équipement rural, électrification, alimentation des campagnes en eau potable, travaux d'irrigation, etc.
A Paris, destruction de la " zone " et, comme dans toutes les grandes villes, construction de stades, aménagements multiples.
Et enfin :
Le transsaharien (Loi du 23 mars 1941).
En voici le tracé
Oran, Oujda, Bou-Arfa, Kenadza; Colomb-Béchar, Beni-Abès, Adrar, Regan, In-Tassit, avec épanouissement en deux 'branches : In-Tassit, Cao, Niamey et In-Tassit, Tombouctou, Segou, correspond à un parcours d'environ 2.500 kilomètres.
Les régions ainsi desservies et mises en valeur intéresseront une surface d'environ trois fois celle de la France. !
D'ici moins de vingt ans, le transsaharien devra faire face à un trafic d'un million de tonnes à l'exportation.
Mais il faut une politique sociale :
Réduire le chômage.
Donner du travail à tous ceux qui peuvent travailler est le premier but du gouvernement.
Sa tâche n'en est pas pour cela terminée.
Il faut que le travail paye, et que les ouvriers, les paysans, les employés gagnent suffisamment pour subvenir à leurs besoins.
La hausse du coût de la vie a fait naître bien des misères. C'est pourquoi les salaires inférieurs à 30 000 francs ont fait l'objet d'une majoration obligatoire. Bien qu'insuffisante, elle témoigne encore la compréhension profonde des difficultés de l'heure par le gouvernement qui a su prendre la décision la plus équitable, mais la plus nécessaire. En outre, les salaires anormalement bas vont être relevés.
Des maisons d'accueil pour les jeunes chômeuses.
Les jeunes filles à qui, dans un proche avenir, incombera cet autre sacerdoce qu'est celui d'être mère, les jeunes filles, elles aussi et elles surtout, suscitent l'intérêt du gouvernement.
Pour elles on a créé des centres de travail et toutes celles qui sont sans ressources et sans emploi trouveront dans ces maisons d'accueil ce dont elles ont besoin.
Elles trouveront le couvert, elles apprendront un métier, elles suivront des cours d'enseignement ménager, de puériculture, etc.
Conditions : être âgée de plus de 14 ans et moins de 21 ans.
Passer un examen médical.
ALLOCATIONS FAMILIALES AUX CHOMEURS
Enfin, il y a encore, des hommes, des femmes, des pères et mères de famille qui n'ont pour faire vivre leurs enfants que l'allocation de chômage.
Lorsqu'un soutien de famille perdait, avec son travail, toutes ses ressources, était-il juste qu'il perdît, au moment où le besoin en était le plus grand, les allocations familiales ?
Le gouvernement du Maréchal s'est refusé à tolérer semblable anomalie. Et, désormais à l'allocation de chômage, s'ajouteront pour les ayants droit, les allocations familiales et l'allocation de la mère au foyer.
Enfin :
LA RETRAITE DES VIEUX TRAVAILLEURS
Entre en action, car le Maréchal tient les promesses, même celles des autres, lorsqu'elles sont fondées sur la justice. Et n'est-ce pas justice que d'entreprendre ce geste de sollicitude en faveur des vieillards, plus frappés que tous autres par la dureté des temps.
Le journal officiel du 15 mars 1941 a publié le texte de cette loi. La presse en a donné de larges extraits. Nous n'y ajouterons rien.
Que l'on sache cependant, que le jour du 1er mai, placé sous le signe du travail et de la paix sociale, les premiers bénéficiaires de cette loi, ont perçu pour la première fois cette " modeste pension ", récompense d'une longue vie d'efforts et de travail.
Voici, trop brièvement examiné, le vaste problème du chômage.
Les difficultés sont grandes. Les remèdes y seront appropriés. Jugeons plutôt les résultats obtenus :
En octobre 1940, il y avait 1.060.000 chômeurs;
En avril 1941, il en restait 530.000.
Et, de ce chiffre, il convient encore de déduire les 200 mille travailleurs bénéficiaires de la retraite des vieux. 700 mille français ont, en six mois, retrouvé un emploi ou, pour les plus âgés, les moyens de vivre.
A une période où il y a généralement une recrudescence du chômage.
Mais, direz-vous, il y a encore beaucoup de chômeurs.
Que fait-on pour eux ?
Pour la plupart, le problème revêt une complication nouvelle : ils sont physiquement amoindris. Et, pour cette raison, le Commissariat à la lutte contre le chômage a confié à 125 médecins l'examen physique des chômeurs.
Car, si l'on supprime l'indemnité de chômage à quiconque refuse délibérément du travail, il ne faudrait pas contraindre un homme épuisé par les privations à des travaux de force.
Sa place sera dans un camp de jeunesse, dans un hôpital, ou dans un atelier de reclassement professionnel.
Ainsi, méthodiquement, avec compréhension et solidarité, tous les Français, retrouveront du TRAVAIL, leur TRAVAIL.
VI - LA FAMILLE ET LA RACE
Le courant d'idées qui jeta sur les campagnes une telle désaffection trouvait, nous l'avons vu, son origine dans le souci de se libérer d'ancestrales habitudes.
On secouait le joug. Et la liberté recherchée, c'était au fond des cSurs l'égoïsme tout court, le culte du moi baptisé pour la circonstance individualisme.
Le même égoïsme détacha les enfants de la famille et celle-ci, sacrifiant les devoirs les plus sacrés, renonça à se continuer.
L'individu se croyait libre d'agir à sa guise. Il se croyait libre de se dégager du passé et de l'avenir.
Alors qu'il était le maillon de cette chaîne qui relie l'un à l'autre.
La rupture était fatale.
Depuis la victoire, l'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu'on a servi. On a voulu épargner l'effort : on rencontre aujourd'hui le malheur. ( Maréchal PETAIN )
La faillite est retentissante.
Il faut comprendre désormais que l'unité sociale n'est pas l'individu, mais la famille.
Et c'est sur la famille qu'il faut reconstruire la France.
VII - LES RÉFORMES DU GOUVERNEMENT
Votre famille aura le respect et la protection de la Nation. ( Maréchal PÉTAIN)
ALLOCATIONS FAMILIALES.
Déjà en vigueur depuis plusieurs années, elles ont été obligatoirement généralisées. La loi du 15 février 1941 en 'détermine ainsi le taux
2 enfants: 10 % du salaire moyen mensuel;
3 enfants : 30 % --- --- ---
4 enfants : 6o % --- --- ---
et une augmentation de 30 % par enfant au delà du quatrième.
PRIME A LA PREMIÈRE NAISSANCE
a) L'enfant doit être de nationalité française, né viable, légitime et de premier rang.
b) L'enfant doit naître dans les deux années qui suivent la célébration du mariage, mais une loi du 15 février 1941 augmente ce délai d'une durée égale à celle de la mobilisation du mari ( captivité comprise évidemment ).
ALLOCATION DE LA MÈRE AU FOYER
Remplacée par :
L'ALLOCATION DE SALAIRE UNIQUE
(Prévue par la loi du 29 mars 1941), attribuée aux familles françaises ne bénéficiant que d'un seul revenu professionnel.
Le taux en est ainsi fixé :
20 % du salaire moyen, mensuel pour un enfant (jusqu'à cinq ans)
10 % du salaire mensuel pour un enfant après cinq ans;.
25% du salaire mensuel pour deux enfants;
30% du salaire mensuel pour plus de deux enfants.
MAIS IL Y A LES CHOMEURS
La loi du 11 octobre 1940 relative au placement, des travailleurs et à l'aide aux travailleurs sans emploi, étend aux chômeurs le bénéfice des allocations familiales.
De plus, le décret du 25 mars 1941 précise les conditions d'attribution des allocations familiales aux chômeurs partiels.
LE LOGEMENT
La lutte des classes fatale à la nation a dressé les classes les unes contre les autres.
Les causes?
C'est le taudis dans la cité laide où l'ouvrier passe des " hivers sans lumière et sans feu. C'est la vie de nomade, " sans terre sans toit. " ( Maréchal PÉTAIN)
Le problème du logement ne peut se résoudre à coups de décrets.
Il impose une étude sérieuse.
Il appelle le concours d'architectes qualifiés.
Il est subordonné à des questions diverses : décentralisation, aménagements des gros centres industriels, retour à la terre.
Toutefois, il est intolérable qu'un propriétaire d'immeuble refuse de louer un appartement à un père de famille sous le prétexte qu'il a des enfants.
La loi du 5 février 1941 réprime sévèrement ce refus.
D'autre part, l'habitat rural a retenu l'attention du gouvernement qui apporte tous ses soins à l'élaboration de mesures permettant un aménagement rapide de nos campagnes.
LE DIVORCE
La loi du 2 avril 1941 restreint les causes du divorce, établit un délai pendant lequel aucune demande en divorce ne sera reçue, modifie la procédure du divorce et de la séparation de corps en permettant au juge d'ajourner les parties et en supprimant la publicité des débats, limite les cas de conversion de séparation en divorce.
La loi prévoit la condamnation de l'époux coupable à des dommages-intérêts.
Enfin, elle punit et réprime toute publicité tendant à encourager et faciliter le divorce.
PROCÉDÉS ABORTIFS
Diverses mesures s'attaquent à ce mal,
En éliminant du corps médical les éléments indésirables:
En subordonnant l'autorisation d'exercer la médecine à l'agrément de l'ordre des médecins:
En édictant des peines d'emprisonnement pour quiconque aura sollicité ou se sera livré à des actes abortifs.
LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME
Est sévèrement conduite.
La loi du 23 août I94o a remédié aux situations les plus urgentes :
En interdisant la vente ou l'offre à titre gratuit des boissons apéritives titrant plus de 16° d'alcool ou renfermant plus de un demi-gramme d'essence par litre.
En outre, les boissons tolérées ne pourront être consommées que quatre jours par semaine.
Mais d'autres textes sont en préparation.
Il s'agit de la santé des Français.
Le gouvernement se doit de ne lien négliger.
DE NOMBREUSES MESURES
Ont également été prises en faveur de la famille.
Ainsi :
-Les mères de familles nombreuses ont droit à une carte de priorité;
-L'embauchage des pères de famille est désormais privilégié ;
-Le régime fiscal des successions a été réformé et protège le patrimoine familial.
Enfin, il convenait de veiller à la santé des parents et des enfants.
Dans ce but, la France a été divisée en vingt régions sanitaires comportant chacune :
a) des services d'hygiène publique et sociale
b) des hôpitaux;
c) des services d'assistance sociale;
d) des services de protection de l'enfance et d'aide à la famille.
Des délégués régionaux veilleront à toutes les questions relatives à l'organisation de la famille, à son logement et à l'aide financière et matérielle qui lui est accordée. par l'Etat.
VIII - LA JEUNESSE
L'ÉCOLE
L'école et les maîtres seront libérés de la politique et du syndicalisme fanatiques. Des mesures ont été prises.
L'école va donc retrouver son rôle : former des cerveaux et éduquer des hommes.
Dans nos écoles, on apprendra l'histoire, la géographie, les lettres et les sciences, mais on apprendra aussi l'amour de la patrie, le respect de la personne et de la famille, la politesse et le savoir-vivre.
On inculquera à l'enfant le respect et l'amour du travail.
On lui révélera le sens et la beauté d'être bon et généreux.
L'école française de demain enseignera, avec le respect de la personne humaine, la famille, la société, la Patrie.
Elle ne prétendra plus à la neutralité. La vie n'est pas neutre, elle consiste à prendre parti hardiment. (Maréchal PETAIN.)
Ainsi l'école et la famille se compléteront.
LE TRAVAIL DES JEUNES
La IIIe République ne se souciait pas de la jeunesse.
Les jeunes filles ne l'intéressaient pas. Les jeunes hommes ne prenaient d'importance qu'à compter du moment où ils étaient électeurs.
Voilà pourquoi aucun organisme officiel ne prenait soin de la jeunesse française. Quand la défaite s'est abattue sur notre pays, cette jeunesse se trouvait sur les routes.
Dans le désarroi;
Dans l'inquiétude;
Nourrie de mensonges, sans idéal et sans toit.
Des initiatives privées s'en étaient souciées avec un admirable dévouement. Elles ne pouvaient pas tout faire.
Le gouvernement du Maréchal voulut sauver cette jeunesse et voilà pourquoi il créa le Secrétariat de la Jeunesse.
Son but :
Regrouper tous les jeunes que l'exode avait jetés sur les routes.
Les nourrir;.
Leur rendre l'espoir;
Leur donner la force morale et physique nécessaires pour affronter la vie.
Des groupements pour les jeunes chômeurs furent créés.
Tous ceux qui de porte en porte ont traîné leur misère, cherchant l'emploi qui les sauverait, tous ceux-là peuvent entrer dans ces groupements.
Ils sont nourris, et logés s'ils le désirent.
Sous la direction de maîtres ouvriers, ils y apprennent la technique des métiers artisanaux.
Au ler mai 1941, quarante mille jeunes gens et jeunes filles de 14 à 21 ans, dont 25.000 en zone occupée et 15.000 en zone non occupée, ont retrouvé, dans plus de 600 centres, avec le travail, la confiance dans la vie.
150 chantiers de forestage, 100 chantiers agricoles, 150 chantiers d'aménagement de routes, de stades, d'adduction d'eau, 75 ateliers d'apprentissage et plus de 100 centres de jeunes travailleuses, en plein développement, témoignent de l'opportunité de cette action et l'intérêt qu'elle a éveillé dans toutes les régions, à l'égard des problèmes de la jeunesse.
D'AUTRES FORMATIONS
Les Scouts de France;
La jeunesse de France et d'outre-mer;
Les Eclaireurs de France;
Les Eclaireurs unionistes;
L'Association catholique de la jeunesse française;
Les Compagnons de France, se partagent la jeunesse française portant dans chaque ville et dans chaque village, dans les familles et à l'école la promesse vivante de notre renaissance.
Cette promesse ne doit pas être un vain mot;
Pour former des hommes, il faut des disciplines;
Pour conduire un peuple, il faut former des chefs.
La jeunesse sera toujours l'inépuisable source des valeurs humaines.
DES ÉCOLES DE CADRES
Ont donc été instituées, pour éduquer et instruire les jeunes chargés d'encadrer les groupements formés ou en formation.
Ces écoles, dont le succès va grandissant, n'entendent pas en quelques mois façonner des maîtres.
Elles prennent les jeunes tels qu'ils sont, mais leur imposent des disciplines et leur insufflent le sens des responsabilités.
Un homme a plus de valeur par ce qu'il fait, que par ce qu'il sait.
Donc, apprendre aux jeunes hommes à agir, c'est, nous croyons pouvoir le définir ainsi, le programme des écoles de cadres.
MAISON DES JEUNES
Et ces jeunes gens rentreront chez eux, nourris de vérité.
De vérité française.
Sans compromis avec l'erreur.
De vérité vivante et tendue ardemment vers le but : restaurer la France.
Ils seront les conducteurs de demain et grouperont autour du Maréchal toutes les jeunes forces qui ne demandent qu'à l'aider.
Un tel résultat, déjà acquis, les promesses magnifiques qu'il nous livre ont consacré la nécessité du Secrétariat à la jeunesse.
Et c'est pourquoi, le reconnaissant et voulant sanctionner cette valeur, le gouvernement a intégré le Secrétariat à la jeunesse au Ministère de l'Education nationale.
Enfin :
Les chantiers de jeunesse sont devenus une institution nationale par la loi du 18 janvier 1941,
Tous les jeunes français de 20 ans doivent obligatoirement y effectuer un stage de travail et de formation civique.
LE SPORT
Une âme saine.
Un corps sain.
Ce n'est pas au sport que l'on demandera d'assurer ces conditions, mais de les développer.
Développer l'enfant physiquement, par la pratique d'exercices en plein air, développer l'enfant moralement par le commerce d'autres enfants, par ce regard sur la vie que sont les camps de jeunesse où chacun révèle déjà sa personnalité, affirme son caractère et prend conscience de son rôle.
Education morale et spirituelle;
Education intellectuelle;
Education physique;
Famille, école, groupement de jeunesse.
Unis, ils peuvent tout. Séparés, ils ne peuvent rien.
Ils pourront tout, et, suivant la phrase du Maréchal :
" Vous verrez alors, je vous le jure, une France neuve " surgir de votre ferveur. "
IX - LE SECOURS NATIONAL
Qui parle de la guerre doit penser aux misères et aux souffrances qu'elle, suscite.
Le Secours national, créé durant la grande guerre, a été reconstitué le 19 octobre 1939, pour venir en aide aux malheureux et renouveler ce " miracle d'union et de charité. "
SES RESSOURCES
La générosité publique;
Les dons de l'étranger;
Les subventions du gouvernement.
SON OEUVRE
Aide aux réfugiés.
En organisant des centres d'accueil, des secours d'urgence, en créant des ouvroirs, des vestiaires, en procédant au ravitaillement des réfugiés sur la route;
Des secours individuels.
Là où les lois existantes n'ont rien prévu; là où le malheur s'abat et mine l'édifice familial, le Secours national s'efforce de réduire la misère. Il faut lui signaler les détresses non secourues, il faut que ses correspondants locaux connaissent les souffrances pour pouvoir les soulager.
L'assistance par le travail.
Plus de 500.000 femmes de mobilisés et de prisonniers ont obtenu par le Secours national un travail rémunéré. Et s'il ne peut fournir ce travail, il dirige les demandeurs vers des oeuvres privées.
Enfin, le Secours national s'est efforcé d'aider le plus possible les oeuvres rurales, en favorisant le retour à la terre, l'exploitation des terres abandonnées, l'utilisation du crédit agricole, la création de jardins ouvriers.
Partout où il y a des misères le Secours national veut être présent.
Mais il faut l'aider.
Les Français le savent et, pendant la campagne d'hiver, ils ont donné largement.
Voici quelques chiffres :
200 millions de francs recueillis depuis l'armistice ;
116 millions investis dans des achats de denrées alimentaires, vêtements ou objets mobiliers;
370.000 réfugiés secourus.
1.700.000 heures de travail procurées aux ouvriers de confection ou de réparation ;
8 millions de pièces de vêtements distribuées cet hiver..
Qui, devant ces chiffres, a le droit de désespérer?
S'il en est, nous leur livrons ces quelques mots magnifiques, puisés au hasard, tant le choix est difficile
D'Annecy, avec un billet de 100 francs :
" Je suis femme d'ouvrier, mère de quatre enfants de moins de 7 ans, ayant bien à faire mais, avec un peu de courage et comme nous habitons la campagne, nous avons devancé le désir du Maréchal. "
De Montmerle :
Un jeune garçon de 11 ans envoie 15 francs et ajoute :
" Excusez-moi de vous envoyer une si petite somme, ( je l'ai ramassée en portant du pain après les heures de classe). "
Nous pourrions continuer long
temps ainsi; jamais le livre d'or de la bonté française ne sera clos.
X - NOS PRISONNIERS
M. Scapini a été désigné avec rang et prérogatives d'ambassadeur, pour traiter, discuter et régler avec les autorités occupantes les questions relatives, à nos prisonniers :
De grands blessés ont été rapatriés;
Des malades le sont journellement;
Les trente mille soldats et officiers internés en Suisse ont été rendus à leurs foyers;
Les pères de familles nombreuses ont été admis au même bénéfice;
Des universités de captivité ont été créées dans les camps, les étudiants prisonniers y pourront préparer et passer leurs examens.
Chaque jour des colis partent à destination des stalag et des oflag :
Des centres d'entraide se constituent.
ANCIENS COMBATTANTS
" Ceux de 1914-1918 vont être intégralement rapatriés, et ceci sans de multiples formalités.
" Les sous-officiers, caporaux et soldats nés avant le ler janvier 1899 n'auront qu'à prouver leur âge pour être immédiatement libérés.
"Les sous-officiers, caporaux et soldats, nés après le 1er janvier 1899, devront justifier leur qualité d'anciens combattants, soit par le livret militaire ou la carte de combattant, soit, en cas de perte de ces deux pièces, par une attestation des services de la rue Cortembert.
Les familles n'ont donc pas à faire constituer de dossier ni à s'adresser à de vagues officines. La libération est automatique. Les premiers contingents sont arrivés, mais il ne faut pas oublier les difficultés de transport, car la guerre continue et elle a ses exigences. Il n'est pas possible de tout faire à la fois.
Pouvons-nous plus?
Nous l'aurions déjà fait.
N'oublions pas que nos désirs se heurtent à ces rudes vérités.
Et sachons enfin, qu'ils sachent, EUX surtout, que le Maréchal les aime :
" Ma pensée ne les quitte pas, ils sont eux aussi mes enfants et chaque jour je lutte pour améliorer leur sort. "
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